Théâtre-en-réseau part I Invocation no comments
THEATRE-EN-RESEAU PART I
INVOCATION
de Martin Heckmanns
Traduction: Anne Monfort
Mis en scène par Rolf KASTELEINER
Ce projet a bénéficié de l’aide du DICRéAM de CNC, de
l’ADAMI, de Senat de Berlin et de Kulturbehörde Kassel
Dans cette pièce de Martin Heckmanns, la communication dans un monde globalisé est le thème central.
La pièce a été transposée sur un « chat room » : Une pièce théâtrale joue sur deux lieux en totale complémentarité.
Plus précisément, deux comédiens seront connectés par l’Internet à deux dans un autre théâtre. Les deux comédiens sont assis devant des ordinateurs face en face d’une salle et essaient de communiquer et « de se joindre réellement » par l’image d’autres deux comédiens, qui sont projetés derrière eux. La pièce devient à la fois une vidéo performance interactive et un spectacle. Le Texte rend plus fort avec l’absence physique des autres comédiens.
La pièce été présenté simultané avec succès entre Berlin et Paris, Paris et Toulouse, Hambourg et Berlin et dans la programmation de la ville de Kassel pour le Documenta12.
La pièce: la beauté d’une communication troublée
Deux couples se rencontrent, se côtoient longuement. Chaque partenaire prend petit à petit conscience que sa relation conjugale reste superficielle et qu’il ne connaît pas réellement l’autre. Chaque couple se tourne alors vers l’autre à la recherche de ce qui lui manque et se retrouve comme dans un casting permanent devant l’autre couple, avec la peur d’être « coupé » comme le serait un programme télévisé.
Dès qu’ils émettent l’envie de se rapprocher, leur moyen de communication se détruit.
C’est alors qu’ils essayent de parler avec quelqu’un d’inconnu comme lors d’une confession, mais cela n’aboutira à rien. Chacun étant rejeté, le spectacle acquiert une couleur tragicomique, renforcée par la présence permanente du groupe.
Les personnages, en raison de leur manque de repères, luttent physiquement pour obtenir l’attention et l’écoute des autres. Poètes malgré eux, mal à l’aise et crispés, ils rament dans un océan de phrases et de citations. Observer cet état est éprouvant, mais aussi comique et euphorisant.
La pièce est une succession de paradoxes jusqu’à l’ultime contradiction : la langue est-elle à la fois le moteur de l’action et sa fin ? La parole empêche-t-elle aussi nos propres possibilités ? La pièce devient un requiem comique de représentation de soi-même.
Les personnages de la pièce ne désirent plus se retirer dans leur vie privée, mais au contraire, préfèrent s’afficher par l’utilisation d’Internet. Cette situation fait écho à une certaine réalité de notre société occidentale.
Le simple fait de se montrer pour être vu (renforcer par l’Internet), ne leur donne par contre pas le sentiment d’appartenir à quelque chose. C’est pour cela, qu’un personnage prenne très au sérieux le simple et naïf voeux de parler comme dans une confession par Internet. Il y essaie à retrouver une troisième instance, et ont le sentiment d’appartenir à un groupe, ce qui leur permet de retrouver une certaine intimité dans un groupe.
Comment notre communication va t-elle changer avec l’utilisation d’Internet?
Cette recherche d’autre par Internet est liée au besoin de se retrouver en communauté, sauf que cette dernière a perdu en importance. Nous ne trouvons plus nos propres mots.
« Rencontrons-nous, sommes-nous toujours ensemble ? »
L’auteur
L’auteur Martin Heckmanns a reçu en 2002 le prix du meilleur jeune talent, qui est attribué par le « Theater Heute », magazine critique allemand le plus influent. Nous avons réussi à obtenir les droits de traduction de cet auteur, actuellement très sollicité en Allemagne.
Dans « invocation », Martin Heckmanns parle de la prise de contact et de « l’impossibilité » de communiquer. C’est ce qui nous paraît être le thème principal de toute son écriture dramatique.
Les personnages de ses pièces sont préoccupés par les différentes possibilités de communication et le positionnement envers la parole. Chez lui, les personnages évoquent – à travers la parole – des possibilités qui ne sont jamais réalisées. La quête d’une liberté et d’un nouvel ordre (créés par la langue) est occupée par la parole dès que celle-ci apparaît. L’action et la parole se détachent l’une de l’autre, déclenchant un esprit « comico-anarchique ».
La scène en tant que lieu d’exhibition
Les comédiens sont assis aux deux cotés de la salle devant des ordinateurs.
Au-dessus de cette salle et derrière les comédiens, il y a deux projections sur deux tableau flottant, correspondant à chaque comédien qui est dans l’autre lieu. L’image de chaque comédien, devant leur ordinateur, est transmise par webcam et l’Internet à l’autre lieu et, où elle est projetée par un vidéo- projecteur.
L’image vidéo peut transmettre différentes formes de « représentation » des comédiens devant leurs ordinateurs : en direct par webcam, ils peuvent jouer avec cette caméra comme une caméra de surveillance pour leurs actions. Ils peuvent manipuler leur image dès qu’ils se mettent en action dans la salle.
Ce ne sont plus seulement les quatre comédiens sur scène qui font le spectacle, mais aussi leurs images diffusent sur les écrans.
Le public reste assis sur des bancs à deux cotés de la scène, comme lors d’une cérémonie.
Avec Irma Alexandra Schmitt, Johannes Oliver Hamm, Karine Adrover et Matthias Kreß.
Scénographie/ technique : Stéfan Perraud, Administration : Céline Chocat, assistée par Amandine Secheresse , Dramaturgie : Juliette Mezergues
chargé de diffusion:
Martine Derrier
www.lespetitsruisseaux.com
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